Trésorerie en start-up : nos 5 conseils pour une gestion optimisée

07 décembre 2020

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Justine
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Connaître les bases de la gestion de trésorerie peut-être salutaire pour une jeune entreprise. Ne pas anticiper correctement les variations de liquidités revient à piloter son entreprise avec une épée de Damoclès sur la tête. On sait qu’on risque de perdre gros, mais on ne sait pas vraiment à quel moment.

Pour ne pas arriver à cette situation plus inconfortable, on vous partage aujourd’hui nos meilleurs conseils afin de ne pas tomber dans les pièges classiques des débuts de vie d’une start-up.

Mauvaise gestion, faillite assurée ?

Connaissez-vous quelles sont les raisons les plus fréquentes pour lesquelles les start-up font faillite ? En voici quelques-unes :

  • L’entreprise n’a pas trouvé son product/market fit (pas de demande suffisante pour le produit ou service proposé). C’est ce qui est arrivé récemment à la start-up américaine Quibi, qui s’est effondrée en moins d’un an malgré une levée d’un milliard et demi de dollars.
  • Des désaccords entre associés, ou entre les membres de l’équipe. Les échecs d’entreprise dus aux conflits internes ne sont pas des cas isolés.
  • Un business model qui n’est pas viable sur la durée. Le site 2xmoinscher.com en a fait la mauvaise expérience en 2012, date à laquelle le coût d’acquisition d’un client est devenu supérieur au chiffre d’affaires généré par ce même client. Le site avait pris la décision de baisser ses dépenses marketing, alors même que des acteurs comme LeboncoinEbay ou Amazon occupaient une place de plus en plus importante sur le marché.
  • L’entreprise est à court de cash. La start-up de réparation de smartphones Save a subi de longs mois de redressement judiciaire. Son fondateur, Damien Morin, mentionnait alors : « On avait un mauvais contrôle de nos achats […]. On cramait trop d’argent et on ne savait pas comment ».

Le dernier exemple donnerait des sueurs froides à beaucoup de CEOs. Au-delà des enjeux que représentent les levées de fonds, la gestion quotidienne des liquidités joue un rôle déterminant dans la survie de la start-up. Cela évitera à votre entreprise de tomber dans des pièges classiques. Bien sûr, arriver à un niveau de ressources financières insuffisantes peut avoir de nombreuses causes, par exemple :

  • L’entreprise a été trop optimiste quant à l’évaluation des ventes prévisionnellesUn prospect, même s’il a démontré un intérêt pour votre produit, n’est pas un client.
  • Les relances clients n’ont pas été faites. Dans le pire des cas, l’entreprise n’a même pas connaissance du montant des impayés.
  • La trésorerie a servi à financer massivement des dépenses qui ne sont pas indispensables, et qui n’ont aucun retour sur investissement.

Ainsi, mettre en place une stratégie de gestion des liquidités est crucial. Cela passe notamment par la construction d’un plan prévisionnel de trésorerie.

La trésorerie : comprendre ce que c’est

Difficile de devenir un bon gestionnaire si l’on ne sait pas exactement de quoi on parle lorsqu’on emploie le terme « trésorerie ». De prime abord, c’est simple, à quelques subtilités près. Prêtez-vous au jeu : pour vous, quelle est la définition de « trésorerie » ?

« Ça correspond à la somme disponible sur le compte en banque de l’entreprise ». Bonne réponse. Mais que fait-on des emprunts bancaires ? Faut-il les compter comme de la trésorerie ? Reprenons les bases de la comptabilité :

Trésorerie = Actifs immédiatement disponibles – Dettes à court terme

Ou plus simplement, il s’agit de la différence entre les encaissements (paiements clients, CA encaissé) et les décaissements (charges et frais divers). Seuls les emprunts bancaires à court terme sont pris en compte, c’est-à-dire, les facilités de caisse et les découverts autorisés.

Une trésorerie nette positive signifie que les ressources financières couvrent 100 % des besoins courants. En revanche, un solde négatif récurrent est le témoin d’une gestion non optimisée des flux financiers de votre entreprise.

Nos conseils pour une bonne gestion de trésorerie

Personne n’a envie de se retrouver un jour dans l’impossibilité de payer ses dettes ou ses salariés. En matière de trésorerie, les deux maîtres-mots sont : visibilité et anticipation.

Conseil n° 1 : revoir les notions de base

Si les notions de Besoin en Fonds de Roulement (BFR), créances clients ou encore plan de trésorerie vous paraissent floues, nous vous conseillons de vous les approprier. Comprendre ces éléments vous permettra de mieux appréhender la gestion financière de votre entreprise.

Conseil n° 2 : planifier les entrées et les sorties d’argent

Le plus simple est de créer un tableau de bord, ou plan prévisionnel de trésorerie, sur lequel apparaîtra l’ensemble des encaissements et des décaissements pour chaque mois. Les encaissements sont constitués des ventes prévisionnelles (attention, il vaut mieux avoir une vision pessimiste que trop optimiste !) et de vos autres sources d’entrée d’argent. Pour les sorties d’argent, il faudra lister l’ensemble des charges nécessaires au fonctionnement de l’activité (abonnements, matériel…), ainsi que les charges sociales, les impôts etc.

Conseil n° 3 : avoir une vision en temps réel de la trésorerie

Construire un tableau de bord n’a pas grand intérêt s’il n’est pas régulièrement mis à jour. Cela vous permettra notamment de détecter les éventuels impayés, mais également d’anticiper certaines charges exceptionnelles.

Aujourd’hui il est facile d’obtenir un tableau de bord personnalisé et mis à jour en temps réel. La mise en place d’un ERP permet d’avoir un regard précis sur la situation financière de l’entreprise, et de réaliser des prévisions fiables.

Conseil n° 4 : optimiser le besoin en fonds de roulement

Le Besoin en Fonds de Roulement est le résultat du décalage entre le moment où l’entreprise paye ses fournisseurs et celui où elle reçoit les paiements des clients. Bonne nouvelle, il est possible de le réduire. Pour cela, quelques pistes :

  • Négocier les délais de paiement fournisseur : si vous réglez vos fournisseurs avant d’avoir reçu les règlements clients, cela impacte négativement votre BFR. Passer d’un délai de règlement de 30 jours à 45 jours est un bon début.
  • Surveiller les retards de paiement des clients : dans le même ordre d’idées, plus vous recevrez les règlements de vos clients rapidement, plus votre BFR sera réduit.
  • Optimiser les stocks : les stocks représentent des coûts supplémentaires. Plusieurs méthodes permettent de gérer au mieux les stocks en fonction de la nature de votre activité (réapprovisionnement lorsqu’un certain seuil est franchi, réapprovisionnement à la commande etc.)

Conseil n° 5 : réduire les frais lorsque c’est possible

Il est possible de réduire les factures de frais généraux en identifiant les postes de dépenses anormalement élevés.

  • Lutter contre le gaspillage lié aux consommables (chauffage à outrance, impressions papier pas toujours nécessaires, lumières qui restent allumées la nuit etc.). Sensibiliser les équipes a un double bénéfice : diminuer les coûts, et faire un geste pour la planète.
  • Partager les frais de structure : beaucoup d’entreprises font le choix du coworking. Partager les espaces permet de diviser les coûts importants que peuvent représenter les loyers.
  • Négocier avec les partenaires : primes d’assurance, frais bancaires, honoraires comptables…

Pour résumer, une bonne gestion de la trésorerie implique nécessairement d’avoir une vision financière actualisée, des prévisions fiables et un contrôle sur les dépenses de gestion. Tout ceci peut être fastidieux, d’autant plus si vos connaissances en matière de gestion et de comptabilité sont limitées. Cependant il existe des outils adaptés à l’évolution de la vie d’une start-up, conçus pour aider à piloter la stratégie de croissance.

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