4 conseils pour réconcilier technologie et écologie
25 novembre 2020
Alors que la transformation digitale atteint des sommets dans les entreprises de toutes tailles (avec une forte accélération dans les PME depuis le début de la pandémie du Covid-19), le problème écologique vient questionner la technologie.
Data-centers énergivores, hardware polluant, extraction de ressources rares, empreinte carbone énorme du digital… la technologie serait l’ennemi de la lutte contre le changement climatique, la pollution et les combats de l’écologie.
Mais le manichéisme est rarement une vision souhaitable et objective. Votre CRM, votre ERP, vos emails et vos ordinateurs ne sont pas des maux en soi et il est possible de miser sur la durabilité, la résilience et la responsabilité tout en poursuivant votre transition numérique.
Voici les 4 conseils de BAE360 pour réconcilier technologie et écologie au sein de votre entreprise.
Capitaliser sur une véritable politique RSE au travers de la charte Global Compact
Accroître le respect de l’entreprise pour ses clients et pour son environnement est possible. De plus en plus d’organisations, des plus petites et jeunes aux plus grandes et historiques font le choix d’un engagement durable, responsable et éthique.
Cela passe notamment par la RSE : la responsabilité sociétale des entreprises. Les entreprises communiquent souvent sur leur RSE pour améliorer leur image de marque, mais la RSE peut être un réel avantage concurrentiel si elle est intégrée à la stratégie globale de l'entreprise.
L’adhésion et l’accréditation à Global Compact, la charte des Nations Unies qui accompagne les organisations dans le déploiement d’une politique RSE efficiente, est un bon point de départ.
Bien sûr, la RSE va bien au-delà de la technologie, tout comme elle ne se limite pas au tri des déchets. Mais elle y a une place prépondérante, à l’heure de la digitalisation.
L’action remplace désormais la communication pour l’attractivité des marques aux yeux de nombreux consommateurs, clients et candidats. Une entreprise dont l'engagement est connu et prouvé est bien plus respectable et populaire qu'un grand groupe épinglé pour son manque d'éthique, une marque qui mise tout sur le greenwashing ou une start-up en croissance connue pour sa forte empreinte carbone…
Améliorer ses pratiques et tendre vers la neutralité carbone est un argument de marque employeur comme de vente.
Viser la neutralité carbone avec le Green Deal
L’un des combats majeurs de l’écologie au XXIème siècle est la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le numérique, selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), émet du CO2 pour moitié en raison du fonctionnement d’internet et pour l’autre moitié la fabrication des équipements informatiques.
La pollution numérique est un fléau qui représente plusieurs points de pourcentage des émissions de GES globales. En 2019, le numérique dans son ensemble était en effet responsable de 4,2 % de la consommation d’énergies primaires et de 3,8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, selon l’Usine Nouvelle.
Mais plus inquiétant encore, le grand problème de la transformation digitale est la rapide croissance de sa part dans les émissions mondiales au fil des années.
Le Green Deal (Pacte vert pour l’Europe) est ainsi une feuille de route pratique pour les entreprises désireuses de promouvoir une économie durable et résiliente. Pour que la transformation digitale aille de pair avec la neutralité carbone du continent européen, il y a du travail.
Toutefois, si un nombre croissant d’entreprises optent pour ce type de transition, il deviendra de plus en plus réaliste de réconcilier pour de bon écologie et technologie. Sans pour autant virer à la technophilie et affirmer que la technologie peut être la solution aux grands problèmes écologiques, il faut admettre que le numérique n’est pas forcément un ennemi à abattre, particulièrement en entreprise.
Choisir des alternatives plus écologique: hardware & software sont plus durables et basées sur l’écoconception
Après le « privacy by design » et le « security by design », bientôt le « environmentally friendly by design » ?
En proposant un plus large choix de matériel informatique responsable et durable aux entreprises, les fabricants peuvent (et doivent) changer la donne. Les entreprises font les choix les plus avantageux pour elles au moment où elles décident de leur stratégie d’achats. Si l’écoconception se généralise, cela touchera un plus large public d’entreprises et cela deviendra la norme.
À partir de 2021, on notera les appareils numériques selon un « indice de réparabilité ». Cet indice évaluera le matériel en fonction de la facilité de démontage et de remplacement des pièces, ainsi que de la disponibilité des pièces détachées garanties par le constructeur.
Les mises à jour logicielles de confort et celles de sécurité seront également distinguées afin de lutter contre l’obsolescence programmée.
En effet, l’écoconception vise à allonger la durée de vie des équipements informatiques, à réduire leur consommation d’énergie et à diminuer leur impact négatif sur l’environnement.
Déjà aujourd’hui, il est tout à fait faisable pour les entreprises de miser sur une transformation digitale responsable lors du choix de son cabinet de conseil, de ses outils et de ses méthodologies.
C’est souvent une question de volonté plus qu’une histoire de budget.
Changer ses pratiques du quotidien pour réduire l’impact négatif de la technologie en entreprise
Il existe des gestes écologiques connus mais encore peu répandus, comme la navigation web via un moteur de recherche écologique comme Ecosia ou Lilo est par exemple une excellente alternative à Google.
Enfin, voici un dernier conseil qui va à contre-courant. Optez pour un changement radical et tout aussi paradoxal, plutôt que de miser sur la dématérialisation des documents, privilégiez le papier. Le numérique n’est en effet pas plus écologique que le papier. C’est possible sous certaines conditions, mais en général, dans les cas d’usage de la plupart des entreprises, le papier finit par être plus écologique (car moins générateur de gaz à effet de serre) que le numérique.
Alors plutôt que de viser le « zéro papier » pour espérer réduire votre impact négatif, retournez y. Cela compensera vos autres usages numériques polluants, d’une certaine manière.
En définitive, les entreprises peuvent concilier la technologie et l'écologie de multiples manières. Bien que ce ne soit pas toujours facile et qu'un effort de pédagogie soit nécessaire, ce mariage est possible, voire souhaitable.